Un, dos, tres... euh râteau powa! [Gaby]

Période d’examens. Révisions. Travaux de fin d’année à rendre. Derniers jours avant de couper tout contact avec le vrai monde, la vie universitaire s’arrête totalement pendant un mois entier. Et après, la décadence avant les rattrapages de septembre. Mais nous en sommes pas là, d’ailleurs je sais que vous vous demandez c’est quoi tout ça. Bon, comme d’universitaires normaux qu’ils sont, notre couple –d’amis- préféré est de sortie entre amis pour boire un verre quelque que part et se défouler un peu. Je ne peux pas parler pour ce cher Gabriel, j’ignore s’il a commencé à étudier un peu, tout le contraire de la tendre Candela qui passe ses samedis matins à la bibliothèque, tel un rat gris. Elle s’est permis de faire une pause ce soir et a accepté l’invitation, à la grande surprise de tout le monde, mais ce qu’ils ne savent pas c’est que Candy ne fait rien de ses journées et se sent un peu coupable, évidement. Quelques rires, un verre ou deux, rien de bien méchant, n’est-ce pas ? Elle rentrera tôt, bien avant les autres, espérant ne pas trop devoir supporter les conquêtes de son colocataire.

Le temps avait arrêté d’être clément, on ne se croirait pas en mai, plutôt en mars, c’est donc avec envie que le groupe pénétra dans le premier club trouvé. Etant encore un peu tôt pour un vendredi soir il n’était pas vraiment remplit à leur plus grande bonheur, car facilité d’avoir une table pour tous et s’installer confortable. A peine assis que les verres commençaient à circuler, on voulait entrer en chaleur par tous les moyens. Oui oui Candy tient ses distances, vous avez vu juste, elle est encore à sa première coupe de vin rouge alors que les autres ont passé à la troisième tournée, ils ont soif on dirait. D’ailleurs, je me demande pourquoi elle a pris du vin quand c’est la seule boisson qui lui monte à la tête, elle ne veut rien savoir ce soir ? Quelqu’un va devoir la raccompagner à la maison dans ce cas, à moins qu’elle se contrôle et change de breuvage. Les gens se font de plus en plus nombreux, la musique incompréhensible règne sous les discussions, mais qu’importe on ne se dit rien d’important, on veut juste s’amuser !

Notre charmante brune se tourne vers le footballeur, sauf qu’il ne se trouve plus à côté d’elle comme avant, il a disparu comme ça sans rien dire. Chose normale, il n’allait certainement pas rester toute la nuit assit sur le long canapé à boire sans rien faire. Elle le chercha des yeux, pour s’assurer qu’il était quelque part dans la salle et qu’il tenait debout encore, pas autre chose hein, elle ne peut pas ignorer ce besoin de protéger tout le temps ses amis. Tout comme elle ne peut pas empêcher l’inquiétude s’emparer d’elle. Finalement elle l’aperçoit au loin, dans la piste de danse près d’une fille. Putain, pourquoi elle n’avait pas y pensé avant ? Il était en pleine chasse ! Sérieux ? Candy soupira de lassitude, elle avait espéré quoi ? Qu’il soit parti aux toilettes ou prendre l’air ? Non, il avait trouvé une proie et étalait tout son cirque pour l’épater. La brune força un peu ses yeux myopes pour distinguer la sale garce, elle semblait être bien roulée, elle lui accordait ça, mais pourquoi il ne visait jamais plus haut ? Toujours s’en prendre à la plus facile, tsk, un jour il allait se prendre un râteau digne de ce nom. Oh oui ! Ça serait si génial, limite un orgasme pour Candela… Ahem. Bah oui, elle en a marre de voir toutes ces saletés trainer autour de lui, Gabriel avait beau être un con, il avait un cœur d’or et méritait mieux, sauf qu’il ne voulait pas. Couillon.

Attendez, laissons les pensées de Candy et approchons-nous du couple, il vient de se passer quoi ? Revenons en arrière, moi narrateur je suis aussi choqué que la brune, mais celui qui ne doit pas en revenir est Gabriel. Il vient de se prendre un énorme refus de la part de la petite trainée. Oups, c’est quoi ce langage ? Récapitulons, Gaby draguait avec une fille quelconque et alors qu’il faisait le dernier pas tout tombe à l’eau. Je peux vous assurer que Candela ne peut pas contenir le fou rire qui a explosé dans son intérieur. Elle sait bien que ce genre de situations sont très humiliantes, enfin elle se les imagine, elle n’en sait rien de première main, et qu’elle ne devrait pas rire, mais c’est plus fort qu’elle et ses éclats de rires se déchainent. On ne comprend plus rien autour d’elle, tant mieux, elle veut profiter du moment, c’est une sorte de vengeance, un désir jamais avoué. Que la vie est belle ! Elle veut aller jusqu’à lui pour savourer d’avantage cet étrange sentiment qui nait en elle, mais si elle arrive comme ça l’autre saura qu’elle a tout suivit depuis son coin. Non, il faut agir avec discrétion, doucement, pour qu’il ne se doute de rien. Euh Candela ? Tu sais que tu es à ta quatrième coupe de vin ? Bien sûr qu’elle le sait, elle va en prendre une autre en plus ! Vive le vin rouge !

Donc oui, effectivement, c’est bien ça. Comme personne ne prêtait attention à ce qu’elle faisait, la brune pu se glisser en douce jusqu’à la piste de danse, elle ne savait pas ce qu’elle faisait en réalité, ses pieds s’étaient mis à marcher sans qu’elle se rende compte. Elle tenait sa coupe dans une main et une bière pour Gabriel dans l’autre. Et maintenant ? Bah s’approcher et lui tendre la boisson, non ? Ah oui, c’est une bonne idée ça.

- Gabrieliiiitoooooo, regarde ce que je t’apporteeeeeeeuh.

Ceci est à lire avec une voix d’enfant.

Chers lecteurs, moi, narratrice de ce personnage, je suis dans l’obligation de vous avertir de l’état mental de Candy. Vous le savez, je l’ai assez répété, le vin lui monte très rapidement à la tête et elle devient par la suite un peu imprévisible, elle n’est plus responsable de ses actes. A partir de maintenant je ne ferais que décrire son comportement, geste, paroles, car ses pensées sont légèrement brouillées ou totalement incompréhensibles.

Gabriel avait accepté la bière qu’elle lui tendait impatiente non sans une petite lueur de méfiance dans ses yeux. Le jeune homme n’était pas con, contrairement aux dires de son amie qui le prenait pour une bête soumise à ses plus bas instincts. Non, lui il pouvait voir un peu plus loin, surtout qu’il tenait bien mieux l’alcool que la brune, l’expérience était devenue une habitude pour lui. Lui, il pouvait boire pendant toute la soirée il ne serait jamais au même point que la brune après cinq coupes. Au fond d’elle, Candela l’enviait et le méprisait, bon c’est un peu fort, mais ce n’était pas drôle quoi, il ne faisait aucune connerie et le lendemain n’avait pas la tête dans le cul comme elle ! Le monde était injuste, mal fait, elle en était profondément convaincue ce soir, plus que jamais, alors que quelques minutes avant elle pensait tout le contraire…

- Rien, jsuis pas en train de rigoler, tu racontes quoi là ?

Elle avait l’air de bien se marrer ? Était-elle si transparente que cela sous les effets des boissons ? Elle ne comptait pas se faire attraper si rapidement et changea rapidement d’expression, mais ne parvint pas à effacer son bête sourire. Celui qui fait genre : je sais ce que vient de se passer et j’ai rigolé dans mon coin tellement c’était drôle et ironique mais je vais rien te dire pour mieux profiter et parce que j’arrive plus à formuler une phrase correcte. C’était tout de même comique, ses yeux grands yeux marron et son sourire s’accordaient parfaitement et disaient la même chose, alors que le reste du corps semblait vouloir se contredire pour son propre bien. Pour essayer de lui donner une fausse idée, Candela vida sa coupe d’un trait, whoaa, elle se sentit très fière d’elle sur le coup ! mais triste en même temps, elle n’avait plus rien à boire, et maintenant quoi ?

- C’était qui la meuf de tàl’heure ?

Mais Candy, tu n’avais pas dit, ou pensé, que tu allais garder ta bouche fermée pour faire durer la douleur davantage et remuer le couteau dans la plaie tout doucement ? Que sous l'excuse de ne pas vouloir vexer ton ami d'enfance tu garderais pour toi toute remarque haineuse sur sa défaite cuisante de ce soir et son retour à la maison avec la queue entre les jambes tel un chien? Eh ben, c'est gagné! Voilà tout ton plan raté, en même temps il faut la comprendre, c'était juste trop beau quoi. Et comme prévu, enfin comme on s'imaginait, le visage de l'espagnole prit une toute autre expression, plus maligne et vilaine, aidée par le vin, avec petite lueur enjouée dans les yeux. Elle ouvrit la bouche pour continuer, mais la referma aussitôt, elle n'était si bourrée que ça, si elle voulait s'attaquer à Gabriel, s'amuser un peu avec lui comme un chat et avoir la conscience tranquille le lendemain elle devait boire encore et encore. Car oui, si jamais elle gardait, que ce soit un bref souvenir de ce soir, elle risquait de le regretter pendant longtemps....     

Juste une sale garce comme toutes les autres, ouais, on est bien d’accord sur ce point-là. Une garce qui ne sait rien faire d’autre de sa vie que se frotter aux corps des mâles en chaleur comme elle pour après les laisser avec un petit problème entre les jambes. Une garce comme il en pollue ce soir et comme tous les soirs. N’empêche que Candy commençait à bien l’aimer cette garce, elle avait fait quelque chose de remarquable, de quoi rire pendant un bon moment. Grâce à cette inconnue sans dignité elle s’amusait considérablement et oubliait d’être sérieuse. Devait-elle aller la chercher pour lui remercier en personne de son acte ? Ouais, plus tard, elle l’inviterait à un verre même !

- T’en fais pas, petit Gaby, elles sont toutes pareilles, non ? Et elles servent qu’à ça, tu trouveras bien une ce soir, tu le fais toujours. Je t’aiderais, promis, je connais ton genre, tant que tu puisses t’accrocher ça te va.

Elle se laissa trainer jusqu’au bar, contente de se faire inviter à un verre de plus. Elle avait soif, elle voulait boire, la boisson occupait la plus grande partie de son esprit. Elle écoutait quand même son ami se plaindre, hochant la tête quand il fallait montrer son accord. Il avait raison, les chaudasses dominaient le monde quand elles étaient en manque de gasolina. Par contre, malgré son ivresse, elle voyait bien que l’orgueil de macho de Gabriel avait été blessé au plus profond, il risquait de ne pas faire le malin pendant un moment, genre une dizaine de minutes. Non, elle n’avait pas envie qu’il reprenne ses esprits et se lance à nouveau à l’attaque, s’il le fallait elle se collerait à lui comme une sangsue !

- J’ai pas le droit de rire de tes petits malheurs ? C’était siiiiii drôleuuuh, j’ai trop kiffé ! Je dois voir ça plus souvent, ça fait du bien.

Ils étaient enfin parvenus à la barre, après s’être cogné avec pas mal de monde, la brune avait lâché quelques insultes en chemins contre ceux qui se heurtaient à elle, à faute de ne pas avoir l’équilibre nécessaire pour frapper elle ouvrait sa bouche. Mais le comptoir était à craquer ! Insupportable, poussez-vous les ivrognes, laissez de la place ! Vous avez finis ? Partez ailleurs boire vos liquides colorés. Bon, qu’est-ce qu’elle pouvait bien prendre ? Encore une coupe de vin ? Pourquoi pas, une couche de ce merveilleux liquide bordeaux ne lui ferait pas de mal puisque c’était déjà fait. Et puis, dans Spartacus, magnifique série avec de mecs d’ouf qu’elle regarde le soir dans sa chambre en faisant avancer et ralentir les épisodes, ils dissent tout le temps : « Le vin élève le cœur ». Ils n’ont pas tort ces romains !

- « In vino veritas »

Non, rassurez-vous, l’espagnole ne récitera pas son cours de latin, elle ne fera pas l’éloge de Cicéron ou de Caesar, elle ne mourra pas comme la majorité des romains empoissonnés par le plomb de leur vin. C’était plutôt pour dire que tant sa coupe sera pleine, elle ne dira que la vérité comme son ami le souhaitait. Ses réflexions, elles étaient nombreuses en ce moment, tant d’informations parcouraient son cerveau qu’elle ne savait pas par où commencer. Comme par exemple, les petits frissons qu’elle avait chaque fois qu’il s’approchait de son oreille, avec le temps il n’avait pas compris la sensibilité de la zone ? Ou encore, l’envie qu’elle avait de lui crier que c’était bien fait pour lui qu’il se prenne un râteau, ça lui servira de leçon. Mais au lieu de se vider le cœur, elle lui susurra autre chose :

- Gaby, tu sais… depuis un certain temps… je…. Tu… Tu m’achètes un chaton ?

Notre brune sentit la colère s’emparer d’elle lorsque son meilleur ami de toute la vie lui dit très clairement qu’il était hors de question d’acheter un chat ou n’importe quel animal. Et pourquoi donc ? Qui était-il pour décider de la sorte ? Personne, juste un gars qui ne veut pas faire plaisir à une fille, alors que c’est tellement simple ! Candela ne voyait pas pourquoi il refusait, pour elle avoir un chat c’était totalement normal, les animaux de compagnie sont là pour ça, non ? Elle en voulait un et elle allait l’avoir, parole de brunette ivre ! Il ne fallait pas être malade pour avoir un chat. Décidément, aux yeux de Candy, c’était Gabriel qui avait perdu le contrôle et pas elle, lui nier telle chose. Pff. Il risquait de le regretter très amèrement dès maintenant.

- Suis pas malade ! dit-elle en prenant sa coupe, et surtout pas en manque de tes câlins, efface cette idée de ta tête.

Et quoi encore ? En manque de câlins ? De lui en plus ? Il suffisait de prendre un ami par surprise ou écrire « Free Hugs » sur un panneau pour en avoir ! C’était Gaby qui était en manque, pas elle ! Sinon il ne sortirait pas toutes les nuits à quête d’un bref moment de chaleur humaine. Qu’il ne vienne pas avec sa psychologie à deux balles, Candela est le genre de personne qu’il faut éviter de psychanalyser parce qu’elle prend très mal, mais très très mal. Non mais, elle était furieuse, elle ne comprenait plus rien. Il faut avoir une raison pour vouloir un chat ? Quelqu’un a dû lui insérer cette idée dans sa tête ? Mais ? Et zut à la fin ! L’espagnole souhaitait avoir un animal, point barre. Il n’y avait rien de malsain derrière ça, rien d’étrange, pas de trauma ou truc freudien. Juste envie de voir une petite chose venir en courant lorsqu’elle ouvre la porte de l’appartement.

- Si j’avais su j’aurais rien dis. Tu sers à rien.

Pourquoi devait-il tout résumer au contact physique humain ? Le monde ne tourne pas autour de « ça », ou si ? Le rouge monta aux joues de la jeune femme, mais allez savoir si c’était le vin ou les pensées qui s’étaient mises à se balader librement dans son esprit. Candela n’est pas une bête assoiffée de câlins ou de contact, plus loin tu te trouves d’elle tant mieux pour tous. Elle avait d’étranges frisons rien qu’y pensant.

Gaby comme chat ? Oh, pourquoi elle ne l’avait pas pensé plus tôt ! Ça pourrait marcher, non ? En le voyant imiter le chat potté avec ses grands yeux noirs quand il veut attendrir le cœur humain, Candy n’eut aucun mal à lui imaginer des oreilles sur la tête. Et même un nœud autour du cou ! Trop m-i-g-n-o-n. Maintenant, elle voulait, elle exigeait, que son colocataire se transforme en chaton tous les soirs pour qu’elle puisse jouer avec, le soigner et câliner pendant des heures et des heures. Elle allait lui répondre que oui, qu’avec lui elle en avait assez, mais son esprit lui disait le contraire et lorsqu’elle s’apprêtait à lui caresser les cheveux – comme si c’était la tête d’un chat – elle arrêta sa main qui resta dans l’air. Non, il ne serait jamais le chat qu’elle souhaitait avoir, il y avait un gros problème qui lui avait échappé.

- Tu peux pas dormir dans mon lit… tu me ferais de choses bizarres… Non, t’vois, c’est pas une bonne idée. Un chat, plus simple.

Pardon ? Ici cerveau Candy à la bouche, que viens-tu de dire ? Pitié, que quelqu’un l’arrête ou lui donne un autre verre pour que ses lèvres soient occupées ! Mais regardez-la ! Toute contente, sautillant sur place au son de la musique, faisant miaou miaou.

- Soit tu m’achètes un chaton noir tout mimi, soit je fais le chat pendant toute la nuit. Mais je veux un chat et je l’aurais !

Elle était prête à ronronner et boire du lait, voire se frotter aux inconnus s’il le fallait.

Sautillant, ronronnant et miaulant par moments en même temps qu’elle dansait légèrement, Candy était dans un petit nouage de bonheur qui allait durer longtemps. L’alcool engloutit aidant une grande partie, sinon on n’aurait pas cette vision presque irréelle de la brunette. Elle croyait dur comme fer que son gentil ami lui achèterait un chat, pas demain matin, mais dans quelques jours. Elle rêvait d’entrer un soir dans l’appartement et voir une boule de poils s’approcher d’elle d’un pas maladroit, et cette chose devait être un chat et non Gabriel malade. Le chat dormirait avec elle dans son lit et il passerait ses journées dans le salon ou sur l’ordinateur portable de l’un d’entre eux. Il y aurait de poils partout et il faudrait nettoyer la litière tous les jours, mais bon, elle s’est bien occupée de son frère et de Gabriel depuis toute petite, un chat c’est rien.

Normalement, elle aurait réagi de manière violente au commentaire de son colocataire, une baffe, une réponse acerbe ou la coupe de vin à figure. Mais elle était heureuse et sa coupe vide, il avait beau lui dire de trucs méchants – sans fond – elle continuait de sourire bêtement à tout le monde, les mots rentraient par une oreille et sortaient par l’autre. Ou tout simplement, elle ne comprenait rien. C’est tout à fait possible aussi. Elle voulait tout de même lui répondre, histoire de lui faire voir qu’elle parvenait à réfléchir dans son état, tant bien que mal. Par contre, quand elle ouvrait la bouche, elle ne savait pas quoi dire. Bah oui, on pouvait desceller une minime partie de vérité dans les propos de son ami, si petite soit-elle. Là, elle avait l’air d’un poisson rouge qui essaie de manger ses propres bulles d’air par manque d’oxygène.

- Hm. Laisse-moi t’dire un truc : c’st de ta faute !

Oh, elle arrive à parler, magnifique ! Maintenant que les premiers mots étaient sortis elle avait l’impression que le reste allait être plus simple, si sa gorge voulait bien coopérer un peu : sèche. Avant de continuer avec sa réponse elle commanda un autre verre, cette fois-ci du porto, pour changer. Sans oublier la bière de monsieur. Candela se tourna vers ce dernier les boissons dans les mains quand soudain Gabriel l’entraina fermement, direction la table bruyante de leurs amis en commun. Gaby lui serrait fortement le poignet, avait-il peur qu’elle s’échappe et joue aux chats avec d’autres personnes ? Elle ne comptait pas le faire, pour le moment, mais elle ne voulait pas non plus voir comment son porto chéri finit au sol. Ils étaient à présent avec leurs potes qui les regardaient amusés, très peu habitués à avoir le privilège de contempler une Candela sous les effets magiques de l’ivresse. Allez savoir qui était pire, si eux ou la brune. Vive Bacchus ! Semblait-elle dire à haute voix dans sa tête.

Candy suivait des yeux les gestes de son acolyte. Catwoman ? Que pensait-il faire avec ce crayon noir ? N’était-elle pas déjà maquillée ? Pas assez ? Par réflexe, elle voulut s’emparer du crayon, trop tard, elle le sentit sur ses joues. Ses sourcils se levèrent jusqu’à toucher s’effacer totalement avec les mèches de sa frange, incrédule elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait désormais des vraies moustaches de chat ! Si avant ce petit jeu elle flottait dans le bonheur là elle venait de toucher le paradis sur terre ! Vite, que quelqu’un lui donne un serre-tête avec des oreilles de chat !

- C'st ta meilleure idée de toute la soirée!

Et elle ne mentait pas. Ses yeux brillaient d'admiration face à une telle idée, jamais elle aurait pu penser que Gabriel était si amusant et intelligent. Maintenant elle pouvait faire le chat, un vrai, et gagner le pari. Le cercle d'amis les fixaient, attendant qu'ils leurs expliquent un peu la situation et Candy vit là une opportunité à ne pas gâcher. Elle allait s'en servir d'eux pour gagner et obtenir son prix, elle s'en fichait pas mal de tout.

- J'veux un chat, mais Gaby-méchant veut pas m'en acheter un, il m'aime pas assez pour ça. Dit-elle avec un sourire malicieux en regardant son ami. Donc, j'dois faire le félin pendant la soirée et peut'être j'aurais une 'tite bestiole bientôt, sauf qu'il m'manque des trucs.

En disant ces derniers mot, elle porta ses mains sur sa tête pour faire les oreilles et miaula. Tournant autour de Gabriel - les verres étaient sur la table - elle faisait le chat docile.