Un Rayo de Sol

Fatigué du froid du nord? Viens au sud, l'Espagne est bien plus que le pays du soleil!
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 Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]

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Emanuelle Laurence
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MessageSujet: Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]   Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi] EmptyDim 24 Mar - 23:27






Le suicide c'est démodé



Image hébergée par servimg.com


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Froid ? Pourquoi, alors qu'elle faisait un beau slide sur la rampe dégagée d'un parc, sous un soleil lumineux ? Alors qu'elle n'a jamais froid ? Soudain, elle partit sur le trottoir non loin, évitant quelques passants. Comme chaque fois qu'elle roulait assez rapidement, une bouffée d'excitation lui vient. Surtout lorsqu'elle vit la belle rampe d'escalier. Celui-ci était un peu caché par de la toile qu'on avait posé pour éviter la chaleur. D'un mouvement habile, elle se positionna de côté pour commencer un slide sur la rampe. A vrai dire, si elle s'était écoutée, elle aurait pris une autre position, qui permettrait plus de vitesse. Et pourtant malgré l'agitation qui l'animait, elle se sentait glacée. Étrange. Emanuelle ne peut pas avoir froid, pourtant. Car comme elle le dit un feu brûle en elle.
La rampe de l'escalier s'interrompait, pour reprendre un peu plus loin. Un petit bond suffit pour surmonter l'obstacle et changer dans la position moins lente. Et elle filait, étoile de feu, éclair orangé devant quelques personnes qui n'avait pas le temps de comprendre. Déjà elle s'en était allé, plus vite que le vent. Trop vite. En voyant vers quoi déboulait l'escalier, elle voulu freiner. Impossible. Sa position ne le permettrait pas. Quand le camion de l'autoroute freina pour éviter de la percuter, elle ferma les yeux. Pour les rouvrir sur le décor habituel de son studio. Un rêve. Non, un cauchemar. La sensation de froid avait disparu à la fin de celui-ci. Et pourtant, son cœur palpitait comme un oiseau en cage. Un instant, la confusion demeura. Jusqu'à ce qu'elle se rappelle qu'elle était en Espagne, pour des études. Que la France était derrière. Elle réalisa qu'elle avait revu la scène dans son cauchemar. C'était d'ailleurs la première fois qu'elle était au cœur de l'action. Ses anciens cauchemars ne faisaient que répéter la scène, telle quelle. Ça faisait longtemps. Trois ans. Était-ce parce qu'elle était dans le même pays que lui ? Elle haussa les épaules. Le comment du pourquoi n'était pas intéressant.
D'une main fébrile, elle chercha de l'eau ou du jus dans le frigo qui lui faisait office de table de chevet. Elle jeta un coup d'oeil à son mini-reveil-radio-qui-fait-aussi-lecteur. A peine six heures. Elle poussa un grognement qui se serait transformé en insulte si elle était un peu plus réveillée. Sa main finit par trouver ce qui ressemblait à une boite de jus. Elle la ramena et but lentement, à grandes gorgées, qu'elle laissait "prendre", selon ses mots. D'un mouvement brusque, après avoir refermé le jus et posé celui-ci au dessus du réfrigérateur, elle se retourna vers l'autre bord de son lit. De son autre main, elle farfouilla les divers objets et finit par trouver un reste de pizza, trace du repas de la veille. Même chose que le jus, elle l'amena sous sa couette et dégusta à grand bouchée ce qui finalement, n'était pas si mauvais même froid.
Après un moment intermédiaire, où son inconscient l'incitait à se rendormir, elle se leva. Un petit tour dans la salle de bains, une douche pour la réveiller et un passage aux toilettes. Direction son lit qu'elle releva contre le mur. Vu qu'elle n'avait pas fait celui-ci, des bouts de la couette dépassaient. Elle haussa les épaules. Ca se saurait de toute façon, s'il y avait une quelconque utilité à faire son lit. Laissant là ses pensées, elle débloqua la sécurité en dessous de son lit pour ouvrir son armoire. Sans même regarder, elle prit les premiers vêtements des piles, en espérant que ça serait pas trop différent. Mais bon, à part le top blanc d'une propreté douteuse (un peu de marron ici et là n'a jamais tué personne, voyons), qu'elle camoufla sous un espèce de blouson, ça pouvait aller. Qui avait été pris parce qu'il avait des poches et que c'est bien pratique vu que son short cycliste n'en avait pas. Évidemment, noir, le short. Même chose que le blouson, d'ailleurs, avec quelques touches orangées aussi. Peut-être que la noirceur de ses habits reflétait son humeur peu stable ce jour là ?
Pour contrer ce noir, il lui fallait un peu plus d'orange. Donc une écharpe. Après tout, c'était un printemps froid, même si sa tenue pourrait faire croire le contraire. Et où était-elle donc ? Mademoiselle l'avait laissée sur son lit qu'elle dut redescendre. Enfin, elle prit son écharpe, torrent de feu si long et fit un tour avec celle-ci sur son cou d'oiseau, laissant pendre une bonne partie à l'arrière. Parce que c'est vraiment trop long de tout nouer pour elle. En marchant sur la pointe des pieds et en faisant de grands écart, elle réussit à arriver à la porte sans marcher sur ce qui tenait des déchets nucléaires. Même qu'il y avait un truc qui brillait. Trop pressée, elle n'y jeta qu'un bref coup d’œil étonné avant de prendre le casque d'aviateur et les lunettes qui se trouvaient sur le chambranle de la porte. Il lui manquait ses mitaines. Parce que oui, elle comptait faire du roller, au cas où vous ne l'auriez pas deviné. Et puis mince pour l'université. De toute façon, elle ne comprenait que les cours écrit et ce, avec un dictionnaire à côté. Ça réduit considérablement. L'heure était à l'amusement, elle devait sortir de sa tête ce rêve.

En cherchant un peu, elle finit par les trouver dans le frigo (des fois, il vaut mieux ne pas chercher à comprendre). Trop excitée par ces préparatifs qui prenaient un peu trop de temps à son goût, elle les enfila sans même remarquer qu'elle étaient glacées. Non, non, ce n'est que quand Ema laça ses rollers qu'elle vit que ses doigts avaient pris une couleur se rapprochant dangereusement de l'aubergine. Elle s'empressa de retirer celles-ci. Ne restait que son casque audio pour un amusement maximal. Celui-ci était déjà sur elle, puisqu'elle avait dormi avec, un oubli avant de tomber dans les bras si tentants de Morphée.
De son souffle chaud, elle réchauffa ses mains et remit ses mitaines. Pas de temps à perdre pour profiter d'une belle journée si ... pluvieuse. Un soupir désobligent en arrivant au rez-de-chaussé. Bon, elle pouvait se consoler en pensant que la rue serait moins remplie par un temps pareil. Elle sortit comme un boulet de canon, et puis tant pis pour la pluie. Bon, elle n'avait pas vraiment d'idée sur sa destination, mais bon, elle y allait. Elle se mit donc à flâner en riant intérieurement, avec seulement un petit sourire en coin, en voyant ces âmes grises, emmitouflées et camouflées sous leur parapluie. Mais pourtant, elle finit par s'isoler en mettant son casque et en augmentant le volume au maximum. Les gens se faisaient de plus en plus rare, la majorité courant vers leurs travail, leurs cours, en faisant tout pour éviter les gouttes vengeresses qui s'infiltraient sous les vêtements. En voyant ça, elle emballa son lecteur dans une pochette imperméable qu'elle gardait pour les conditions extrêmes.
Distraitement, elle faisait quelques figures basiques sur ce qui se présentait, histoire de s'échauffer, mais le cœur n'y était pas. C'était ce maudit cauchemar qui la perturbait. C'est aussi pour cela que quand elle vit une rampe d'escalier comme dans celui-ci, elle se figea. Pourtant, elle voyait le bout de celle-ci : une petite route avec un grosse flaque au milieu. Les voitures n'étaient pas nombreuses mais rapides. Ça faisait un défi parfait pour elle, qui aime tant le risque. Passer de l'autre côté sans toucher la flaque. Difficile mais faisable. Et puis, ça dissiperait surement le malaise léger du à la ressemblance. Un peu pour prouver au cauchemar qu'il avait tort. Après tout, rien ne pouvait lui arriver pensait-elle naïvement. Pas à elle en tout cas.
Elle sauta donc sur la rampe et se mit directement dans une positions de vitesse. L'escalier était assez court, il fallait donc plus d'élan. Ça pouvait marcher si elle commençait comme ça. Elle filait, appréciant le vent sifflant qui se mêlait à un morceau de trash énergétique. Son ami si cher jouait avec ses cheveux, les emmêlant dans l'écharpe pour mieux les délivrer, quelques instants après. Elle s'envola. Haut. Trop haut. Une erreur de calcul qui avait fait privilégier la hauteur à la distance. Et donc retomba dans la flaque, à un peu plus de la moitié de la route. Elle ne se releva pas tout de suite, l'eau n'étant pas particulièrement boueuse. Et puis son cerveau cinglé venait d'avoir une idée. Pas du genre brillante, on s'en doute, mais une une qui aurait le mérite de lui apporter pas mal d'adrénaline.
En entendant une voiture arriver au loin, un sourire euphorique déforma son visage. Quand celle-ci serait en vue, elle s'aplatirait sur le sol et le véhicule passerait au dessus. Ça c'était le plan. En réalité, quand elle la vit, elle ne bougea pas d'un poil, avec toujours cet étrange sourire. Parce qu'elle avait décidé d'attendre le dernier moment pour s'allonger. Elle cru entendre des voix. Mais elle ignora tout, concentrée sur la voiture.
Une main la saisit soudain et l’amena d'un geste brusque sur le bas-côté. Juste à temps. Celle-ci les éclaboussa copieusement. Ema était déjà trempée de toute façon. Elle commença à essorer ses vêtements, notamment son blouson, imprégné. En le faisant, elle s'imagina tordre le cou de celui ou celle qui l'avait sauvé. Parce qu'on l'avait dérangée durant l'un de ses jeux. Même si elle serait sans doute morte sans la main secourable, elle n'en avait cure. Elle leva ses yeux si particuliers sur cette personne, avec un regard qui démentait son sourire. Un regard que les connaisseurs auraient fuit. Elle se résolu à commencer verbalement, la partie physique viendrait après. Quoique. Si ça remettait les idées à l'endroit. De sa main droite, elle mit une magistrale claque à cette personne. Une de celle qui font un bruit retentissant et une belle marque. Puis, sans ce départir de son sourire, elle attaqua avec ses mots. Enfin, avec la phrase qu'elle avait apprise par cœur puisqu'elle savait qu'elle s'en servirait.

"Les vieillards n'ont pas à se mêler des affaires des jeunes, c'est clair ?"


Bon, d'accord. Ce n'était pas quelqu'un de vraiment âgé, juste quelqu'un qui était plus vieux qu'elle, mais bon, elle savait qu'en général insinuer que quelqu'un est vieux est désagréable pour la dite-personne. Elle avait bien envie de donner une deuxième gifle mais ce serait s'attaquer à plus faible pour des raisons idiotes comme l'envie d'entendre à nouveau ce bruit. Elle se résolu donc à attendre un peu pour une réplique ou du moins une réponse. Mais finalement non. Ça ne vaut pas la peine d'attendre. Brusquement, comme pour signer son méfait,elle s'annonça.

"Je m'appelle Emanuelle Laurence."

Elle s'apprêtait à partir, pour ne pas qu'on voie que ses connaissances de la langue se résumaient à ça. Au vu de son accent atroce, c'était pas bien difficile de le deviner. Toute autre tentative se résumerait à un cafouillage certain. Elle tourna les talons et allait s'élancer ...


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MessageSujet: Re: Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]   Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi] EmptyLun 25 Mar - 19:26

    Jamais je n’aurais pensé me prendre une gifle de la part d’une gamine. Quelle effronterie, quelle audace… J’espère que les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas tous aussi violents et impulsifs que cette jeune fille. Quoique je me sentirai peut-être mieux intégré. Parce que pour l’instant, on peut dire que c’est un désastre. Je pensais bien que ce serait difficile – d’autant que ça ne fait que deux semaines – mais pas à ce point. J’ai l’impression de m’être retrouvé dans une dimension parallèle, ou je ne sais quoi. Comme si j’avais débarqué chez des extraterrestres. Ce qui, en quelques sortes, ferait de moi un alien aussi, de leur point de vue. Mais bon, qu’est-ce que j’espérais ? Qu’en sortant de prison, je trouverais tout de suite mes marques ? Non, je ne suis pas aussi naïf. Du moins, je ne crois pas. Disons que j’étais tellement angoissé à l’idée de quitter ces murs, que j’ai tenté de me convaincre que tout se passerait bien.

    Quoiqu’il en soit, on ne m’a donné qu’un chèque dont le montant ne ferait même pas la joie d’un sans-abri. De plus, on nous laisse nous débrouiller pour se trouver un logement. Ce qui n’est pas mince affaire quand on a passé presque trente ans en prison. Sauf qu’une association, apparemment nouvelle, tient absolument à aider la réinsertion des criminels – ou l’insertion tout court pour certains cas sociaux – et j’ai eu la chance ( ?) qu’on se soit occupé de mon cas. J’étais réticent au début, parce que je les trouvais idiots – chose que je pense toujours maintenant – de vouloir aider des criminels, quand on connaît leur passé et le taux de récidives. Moi-même, je ne sais pas si c’est une bonne idée d’être retourné à une vie « normale ». Je ne sais même pas si je suis heureux. Mais qu’importe, tout ça pour en venir aux faits : Euzebia Nowak. C’est elle qui est chargée de mon… cas. Elle en sait probablement plus sur moi que j’en sais d’elle. Du moins, elle croit savoir des choses. C’est bien ainsi. Elle m’a bien aidé. Déjà, à me trouver un logement. Et elle va tenter de me trouver un job. Je ne sais pas ce que ça lui apporte, mais j’espère pour elle que ce n’est pas du bénévolat.

    On était donc sorti tous les deux, pour qu’elle me fasse faire un tour de la ville, et me montrer la pension qu’elle tient. Et sur le chemin, on s’était arrêté pour faire deux trois courses, alors je l’avais aidé à porter ses sacs. Je lui devais bien ça, après tout. Et alors qu’on marchait silencieusement – sous la pluie – j’ai vu cette gamine en plein milieu de la route. J’ai aussi vu la voiture arriver à toute blinde. Et la fille qui ne bougeait pas. Alors le calcul était vite fait. J’ai lâché les sacs de course de Mme Nowak au sol – dans la boue – et j’ai foncé droit vers la gamine. Je l’ai saisie par le poignet, et l’ai tirée de toutes mes forces hors de la course folle de la voiture, qui n’avait même pas ralenti, et qui nous avait même éclaboussé au passage. Choqué, j’avais du mal à croire que le conducteur ne l’ait pas vue.

    Et j’en reviens donc à mon soucis de la journée : la baffe monumentale que je viens de recevoir. Oui, la jeune fille à qui je viens de sauver la vie, oui.
    Pas du tout endolori, malgré la chaleur qui se dégage de ma joue, je la regarde, les yeux ronds. Du moins, je crois avoir l’air surpris, je ne suis plus tellement sûr de maîtriser toutes les expressions faciales.
    Je la laisse s’égosiller devant moi et me manquer de respect, sans broncher. J’ai entendu des choses bien pires que ça. Sauf que malgré mon sang-froid, je ne peux décemment pas la laisser partir comme ça, alors pour la retenir, je ne me sers que de mon index et mon majeur, qui viennent se loger au col de ses habits.

    « Gamine. » dis-je, sans savoir réellement ce que je veux lui dire. Habituellement, je m’adresse à des criminels. Elle est bien la première jeune fille que je vois depuis des années. Mais les habitudes ont la vie dure, alors je ne réalise que quand son visage est proche du mien, que je suis en train de la soulever par le col.

    « Evites de recommencer. » Pour la baffe ? Ou pour la voiture ? Peut-être bien des deux.
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Euzebia Nowak
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MessageSujet: Re: Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]   Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi] EmptyJeu 4 Avr - 17:55


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Une journée maussade et pluvieuse, voilà ce que me promettais le ciel gis que j’observais à travers ma fenêtre en finissant le thé de mon petit déjeuner. Plus de neige c’est toujours ça, quoique si vous voulez mon avis la neige est bien moins désagréable que la pluie. Je déteste ça, quand bien même c’est indispensable pour des tas de raisons je n’aime pas la pluie. Vivement le retour du soleil me dis-je en soupirant avant d’aller me préparer, après tout aujourd’hui est une grande première pour moi et ce ne serait pas sympa d’être en retard ou même d’afficher de la mauvaise humeur.

Car voyez-vous, j’ai appris l’autre jour par l’une de mes connaissances la création assez récente d’une association qui cherche à aider à la réinsertion d’ancien détenus et repris de justice en tout genre. Et depuis ça m’a trotté dans la tête. Curieuse comme je le suis, il n’a pas fallu longtemps pour que j’aille pointer le bout de mon nez là-bas, je voulais seulement en savoir plus à la base. Et puis, de fil en aiguille, je me suis retrouvée engagée là-dedans, de mon plein grès cela dit ! Pourquoi cette cause plutôt qu’une autre… allez savoir ! Devant mon armoire j’hésitais, depuis la veille j’essaie de me décider sur la tenue à porter, ça peut vous paraître anodin, mais en réalité c’est important, parce qu’aujourd’hui je vais rencontrer quelqu’un qui a vécu enfermé pendant presque trente ans…

A l’association on m’a mise en garde, on m’a donné des consignes et un dossier à lire sur cette personne… Je ne l’ai pas vraiment lu, juste les informations importantes, le reste bien que ma curiosité me ronge de le savoir je me suis retenue, parce personnellement je n’aimerais pas que n’importe qui fouille dans les aspects les plus sordides de ma vie avant même de me dire « bonjour ». Finalement je ne peux pas me résoudre à renier toute trace de féminité de ma personne, je suis quand même restée très raisonnable optant pour un ensemble avec un pull fin gris et une jupe noire qui s’arrête juste sous le genou classique mais pas trop stricte, une ceinture noire, des collants parfaitement opaques et une paire de richelieu grise. A peine un voile de maquillage, et mes cheveux libre, sobre, voilà ce qui me passa par la tête en croisant mon reflet. Bref plus le temps de s’éterniser de toute façon l’heure c’est l’heure, j’attrapai un trench gris et pris la direction du lieu de rendez-vous.

Bien que mon métier m’ait immunisé contre l’angoisse de rencontrer des inconnus, je m’étais pas mal interrogée sur cette rencontre singulière. Et au final ça ne s’était pas trop mal passé, enfin pour ma part. Difficile de dire ce qui se passe dans la tête de cet homme, peu bavard, c’est le moins qu’on puisse dire, mais ça ne m’angoisse pas, je sais remplir les silences ou les laisser flotter. Nous avons marché dans les rues du vieux Rioler, je lui montrais des endroits utiles, et des commerçants que j’appréciais. Chez eux j’estimais qu’il devrait être bien reçu même sans moi pour l’accompagner. Je ne sais pas à quoi il ressemblait étant plus jeune, mais je suppose qu’il devait déjà être plutôt impressionnant. En ce qui me concerne je l’ai trouvé plutôt bien conservé pour son âge, et plutôt prévenant puisqu’il portait mes commissions alors que j’essayais sans grand succès de nous abriter sous un parapluie. Il ne m’a en tout cas à aucun moment laissé l’impression de quelqu’un de mauvais ce M. Grande Plaza.

Nous avions presque terminé et je comptais lui montrer la pension quand déboula de la ruelle en escalier juste sous notre nez un éclair noir et feu. Par réflexe j’avais fait un bond en arrière et mon cœur lui avait dû faire au moins un tour sur lui-même, pour se mettre à battre frénétiquement, j’en avais lâché le parapluie qui s’en allait tout seul un peu plus loin sur le trottoir au grès du vent. Appuyée d’une main contre le mur bordant le trottoir je cherchant des yeux la chose responsable de mon état, réalisant alors la scène qui se jouait sous mes yeux écarquillés de stupeur. L’adolescent ou adolescente je n’étais pas vraiment sûre sur le moment, se trouvait au milieu de la rue immobile en train de regarder une voiture lui arriver dessus à vive allure.

Il me semble avoir crié quelque que chose du genre « attention », mais fort heureusement quelqu’un ici avait de bien meilleurs réflexe et juste à temps la silhouette en noir et orange fut traînée vers le trottoir. La voiture quant à elle ne ralenti même pas se contentant de rouler dans une ornière pour nous arroser généreusement d’eau boueuse. Je ne sais pas si c’était dû au choc de la situation, au fait d’être trempée d’eau froide et dégoûtante, ou encore de voir que de tel sauvage roulaient en centre-ville, à moins que ce ne soit le comportement ahurissant de ce gamin, dans tous les cas j’avais les nerfs à fleur de peau. Alors l’entendre dire ces choses et faire preuve d’une telle ingratitude avait achevé de me m’énerver. Gamin qui soit dit en passant était une gamine…

Evidemment qu’un grand bonhomme comme ça n’allait pas lui en coller une, pas après avoir pris la peine de lui sauver la vie, en tout cas je l'espérais parce qu'il l'aurait probablement envoyée à l'hôpital. Pas vraiment une bonne idée quand on met enfin le nez dehors après tant de temps derrière les verrous. Je croisais donc mentalement les doigts pour que ce genre de chose n'arrive pas. Elle ne devait pas en mener trop large maintenant que ces rollers touchaient à peine le sol, ce qui ne m'empêcha pas pour autant de lui dire, ou plutôt de lui aboyer ma façon de penser.

- Dis donc, ça t’arracherait la langue de dire merci ou au moins de t’excuser ? Ça ne va pas de faire des choses pareilles ! Déjà débouler comme une sauvage … tu te rends compte que t’aurais pu blesser quelqu’un ! Est-ce que tu réalises seulement que cette voiture aurait pu te tuer !!

Oui je sais que la gamine s’en fout, comme toute les ados de son âge, je sais que lui crier dessus ou la sermonner ne servira pas à grand-chose, seulement voilà, des fois il faut que ça sorte et là il se trouve que je n’étais pas d’humeur à prendre des pincettes avec une inconsciente, égoïste et ingrate. D’ailleurs ma main me démangeait de lui rendre sa gifle, et si elle n’avait pas été retenue dans une telle position par son « sauveur » je l'aurait fait depuis un moment. Mais qu’est ce qui pouvait bien se passer dans le crâne d’une gamine comme elle !

- J'espère que tu vas au moins présenter des excuses !

Ce n'était pas vraiment un option pour moi, je tenais à ce qu'elle fasse des excuses, peut-être pas à moi bien que j'apprécierais, mais au moins pour la gifle, et je n'avais pas l'intention de la laisser partir sans les avoir eues.

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MessageSujet: Re: Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]   Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi] EmptyVen 12 Avr - 2:41




Alors qu'elle partait, elle sentit une résistance. Ses doigts se portèrent à col, où on l'avait agrippée. Elle essaya dans un premier temps de défaire la prise mais les doigts étaient tenaces. Quelqu'un d'habitué comprit-elle à cet instant. Elle cessa de gigoter, sachant que c'était inutile. Il la retourna pour voir son visage et lui parler. Une montagne ! Mais sur quel bestiaux elle était encore tombée ? Il la rapprochait de son visage barré d'une cicatrice impressionnante. Elle essaya un peu de gigoter en pensant qu'il serait un peu déséquilibré parce qu'il l'avait retournée. Mais non, toujours cette poigne de fer.

Il lui dit quelques mots qu'elle réussit à comprendre puisqu'il parlait lentement, sans aucun accent. Et que sa phrase était courte. Conseil ou menace ? Elle préférait le considérer comme une menace, c'était plus amusant. Néanmoins, elle devait trouver un moyen de se sortir de ce guêpier, parce que oui, c'était vraiment sympa et tout mais elle n'avait plus sa bande avec elle pour riposter. Elle décida d'analyser froidement la situation et surtout de calmer sa colère. C'était assez difficile à faire pour une tête brûlée comme elle mais elle devait parfois s'y résigner afin d'éviter le plus gros des ennuis. C'est pour cela qu'elle se mit à se balancer, discrètement, en camouflant ses mouvements comme des gigotements inutiles.
Ema n'avait pas remarqué la dame qui était non loin jusqu'à ce qu'elle crie. Et lui fasse la morale semblait-il. Elle avait du mal à comprendre par contre là. A cause du léger accent de celle-ci qui prouvait qu'elle n'était pas espagnole ? Parce qu'elle hurlait ? Elle fit la sourde oreille. De toute façon, ça ne devait pas être bien différent de ce qu'on lui disait en français dans pareil cas. Elle semblait folle de rage et ses yeux verts étincelaient. Un peu plus et la jeune demoiselle allait se changer en crapaud.

Elle avait réussi. Elle avait atteint une certaine vitesse en se balançant. Soit la montagne ne l'avait pas remarqué, soit elle s'en fichait de ce que faisait la gamine, toujours est-il qu'elle ne l'avait pas arrêtée. Elle fit un balancement parfait, c'est à dire sans le camoufler et quand elle arriva à la poitrine de celui qui la tenait, elle détendit ses jambes, le frappant au torse. Son but n'était pas de lui faire mal, mais plutôt de faire basculer ses appuis. En tombant, peut-être bien qu'il la lâcherait.
Et il tomba, oui, mais en entraînant la fille avec lui. Il se reçurent tout les deux dans la boue qui n'était pas loin. Ça ne devait pas faire bien mal, non ? Et elle avait obtenu ce qu'elle désirait, il avait desserré sa prise, sans doute pour lui éviter de se faire mal. Ou pour éviter de se faire mal aussi. Peu lui importait. Elle allait pouvoir filer et ne plus jamais les revoir. Mais bon, y a toujours un truc qui va pas dans les plans, n'est-ce pas ? Là, ce fut quand elle leva la tête pour trouver un endroit pour s'enfuir. Elle vit leurs expressions. Et elle se mit à rire. Pas le rire, "aha, je vous ai bien eu, nananère ~" ni un rire discret pour s'excuser (ça existe ?). Mais bel et bien un fou rire. Elle n'arrivait plus à s'arrêter. Elle essaya de se calmer, en vain. Dès qu'elle relevait la tête, ça lui reprenait. Faut dire qu'ils étaient tous maculés de boue et tout. Surtout la dame qui avait une drôle d'expression et dont les vêtements tout jolis étaient trempés.C'était au mauvais endroit, au mauvais moment et avec les mauvaises personnes. Quoique c'est toujours comme ça avec ce genre de rire. Elle essaya de se retourner, de ne plus les voir, mais rien n'y faisait.

Elle arrivait même plus à se relever. Désespérée, elle tenta de plonger sa tête dans la flaque, qui était bien glacée. Mais elle faillit s'étouffer plus qu'autre chose, puisqu'elle pouvait pas se les sortir de la tête. Quelques bulles plus tard, elle remonta, et détournant le regard, elle essaya de s'excuser. Essaya, puisque c'était déjà difficile de respirer alors parler. Parce que oui, pour elle c'est pas bien de rire des autres. On peut les frapper, c'est pas dérangeant mais leur rire au nez sans raison valable, non. Comme quoi, tout est relatif. Enfin surtout pour Emanuelle. Et puis surtout, elle était dans l'impossibilité technique de s'enfuir et les baffes, c'est pas terrible pour le peu de neurones qui lui reste. Enfin, si elle arrivait à s'excuser parce que là, c'était mal partit. A part se bidonner, elle arrivait pas à grand chose.


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MessageSujet: Re: Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]   Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi] EmptySam 20 Avr - 15:38

    Ma ravissante guide – on ne peut le nier – se met à la sermonner. Inutile pour la gamine, probablement, mais ça fait du bien, je le concède. Si j’arrivais à aligner deux mots sans les écorcher dix fois, je l’aurais sûrement fait. Ceux que j’ai aboyé tout à l’heure relèvent du miracle. Et si la situation ne s’y prêtait pas, je pense que ça m’aurait travaillé toute la journée. Comment diable ai-je réussi à prononcer quatre mots… ?

    Quoiqu’il en soit, même si je ne perds pas de vue la gamine, je ne peux m’empêcher d’imaginer l’air que doit avoir Nowak. Est-ce que des traits de colère imprimés dans son visage la rendraient plus attirante encore ?
    Bref, la gamine n’arrête pas de gigoter, comme un petit asticot. Et sans que je ne m’aperçoive de rien – trop absorbé à cause de certaines pulsions, sûrement – ses pieds boueux se retrouvent sur mon torse, et me poussent avec force. Ce n’est pas tant la « puissance » du coup qui me fait basculer en arrière, mais la surprise surtout. De plus, le poids de la gamine m’attire vers le sol, car c’est hors de question que je la lâche. Et au moment du choc, mon étreinte se desserre.
    L’air renfrogné, les sourcils froncés, je la regarde avec colère. Mais je change vite d’expression quand elle se met à rire à ne plus pouvoir s’arrêter. Par réflexe, je porte ma main vaseuse à mon visage, me barbouillant encore plus de saletés. Je ne suis plus à ça près, de toute façon.

    Je reste assis, et je la regarde, décontenancé. Je ne comprends pas pourquoi elle plonge sa tête dans une flaque. J’ai l’impression d’être dans une autre dimension, et pendant un instant, j’ai envie de retourner me terrer dans ma cellule grise et froide.
    Je lance un regard de « détresse » à ma sauveuse, dans l’espoir qu’elle m’explique ce qui se passe. Quoique non. J’aurais trop peur qu’elle me sorte un raisonnement logique. Alors je me lève, et remets en place mes vêtements du mieux que je peux, et reporte mon regard sur la gamine.

    Je ne peux retenir un soupir d’exaspération. Je regarde en arrière, et admire les courses, étalées au sol, trempées. Je sors alors mon portefeuille de fortune, vieux de plus de trente ans, et l’ouvre, en direction de la séduisante rousse. Je lui montre alternativement mon objet et ses courses, en espérant qu’elle comprenne.
    Puis je me tourne vers la gamine, et lui tends une main, pour l’aider à se relever.

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Euzebia Nowak
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Euzebia Nowak


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MessageSujet: Re: Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi]   Jouer dans la boue, c'est chouette aussi [PV: Pépé GG et Zoubi] EmptyMar 23 Avr - 16:46


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Bien évidemment que ça ne lui fait ni chaud ni froid de se faire remonter les bretelles mais au moins je me sens un peu mieux. Dans des moments comme celui-là je me dis que je ne suis pas si mécontente de ne pas avoir d’enfant. Enfin ça ne dure que quelques secondes parce que dans le fond ça fait partie des choses qui me travaillent. Peu importe, pour le moment je nage dans la confusion devant le spectacle. Médusée, voilà de quoi je dois avoir l’air, et qui ne le serait pas… Telle David contre Goliath l’adolescente avait réussi à les projeter tous deux au sol.

Et maintenant... maintenant elle était là en train de rire comme une démente à deux doigts de se noyer dans l’eau brunâtre et dégoûtante. N’avait-elle donc aucune retenue ? Notion de propreté ? Je ne sais même pas comment le définir, disons juste que c’est extrêmement déroutant de voir une jeune fille se rouler dans la fange en riant…. Mon regard croise celui de l’ancien détenu qui semble encore plus perdu que moi, et je ne peux qu’hausser les épaules en hochant négativement de la tête. Ce qui me permet par la même occasion de constater que la boue plus les balafres ne font pas bon ménage pour donner un air politiquement correct à quelqu’un.

Et de ce fait je suis consciente également que je ne dois pas avoir l’air beaucoup plus reluisante, juste un peu moins « sale ». Une seule idée se met à hurler dans ma tête, rentrer pour prendre une douche et retrouver un aspect convenable. Jusqu’à ce qu’un mouvement détourne mon attention et que mes yeux se posent sur un vieux porte-monnaie élimé, et ouvert à mon attention. Remontant le long de la main et du bras du propriétaire je pose sur lui un regard incrédule. Suivant ses gestes je comprends vaguement où il veut en venir et je fronce les sourcils, repoussant l’objet et donc sa main vers lui.

- Et puis quoi encore ! Premièrement ce ne sont que des courses, et deuxièmement si quelqu’un ici devait payer quoique ce soit ça ne serait certainement pas vous ! dis-je d’une voix où pointait encore un peu plus d’agressivité que nécessaire.

J’ai toujours détesté qu’on me fasse la charité, de manière générale l’argent ça se gagne et se mérite, et on ne donne pas d’argent aux gens pour s’excuser. Encore moins quand on n’a rien à se reprocher ! Je soupire pour chasser mon agacement, je ne veux pas que cet incident ma gâche la journée. Néanmoins cette demoiselle n’a certainement pas les moyens de rembourser quoique ce soit et quand bien même ça n’avait aucun intérêt.

- Je suppose que l’on a tous l’air bien ridicule maintenant.

En faisant cette constatation je veux bien croire qu’il y ait matière à rire, ça et le contrecoup c’est suffisant pour un fou rire.

- Vous ressemblez à des gamins qui ont joués dans la boue !

Cette image innocente et décale me fait finalement esquisser un sourire en coin, après tout il faut bien que jeunesse se passe, bien que cette jeunesse-là me laisse parfois perplexe.

- Cela dit, tu devrais faire plus attention... à toi et aux autres !

Je m’adressais à elle, plus calmement cette fois consciente que gesticuler en hurlant ne ferait que me rendre ridicule. C’est étrangement ce moment que choisi la pluie pour baisser d’intensité, bientôt l’averse serait passée, c’était déjà ça de gagné !

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